Mon Trek en Ecosse… en Kilt
400km, 12 jours, 3 chemins, 1 Kilt… Au menu, West Highland Way, Great Glen Way, Loch Ness, John Muir Way, Edimbourg et Glasgow. L’Ecosse est l’une des destination les plus prisée des randonneurs et randonneuses. J’en reviens, et je partage avec toi mon expérience exceptionnelle 😉
Edimbourg – Glasgow à pied
Pour commencer mon trek Ecossais, je tenais à rallier les deux plus grandes villes du pays à pied. Et pour compléter le côté « visite historique » de l’Ecosse, j’apprend l’existence du sentier du Mur d’Hadrien de 135km. A peu près sur la frontière anglo-écossaise, trop au Sud pour moi. Je continue à chercher et découvre l’existence d’un 2ème mur. Le mur d’Antonin qui reliait il y a 2 000 ans Glasgow à Edimbourg. HikingWay Marked Trail, le site que j’utilisait à l’époque pour trouver mes sentiers de rando balise justement un itinéraire qui y ressemblerait.
Là, trop content de cette découverte, je bâcle un peu ma préparation d’itinéraire et mise tout sur ce fameux mur. Je débarque à l’aéroport d’Edimbourg, achète un adaptateur électrique, convertit quelques centaines d’euros en pounds et c’est parti pour l’aventure sous la pluie… avec un bulletin météo déprimant. Il me promet 10 jours d’averses consécutifs et des températures de 3 à 10° C ! Bon, maintenant que je suis là, j’y vais quand même.
J’arrive à sortir de l’aéroport à pied pour rejoindre mon fameux mur que je retrouve quelques kilomètres plus loin et là… Surprise ! Ce n’est pas un mur mais un canal que je trouve, balisé sous le nom du John Muir Way. En plus il est longé par un chemin de halage bitumé. Bon… je fait le deuil du Wall et commence à longer ce canal vestige de la révolution industrielle. Le lendemain j’apprendrais que le mur a été rasé à 90%. Il n’y a plus rien à part un ou deux forts dont on voit encore l’impressionnant terrassement…
John Muir Way
Le premier jour de trek est toujours un grand moment, surtout quand tu te lèves à 3h15 pour prendre l’avion. Première rencontre avec les habitants de l’Ecosse, l’accent est tout à fait supportable ici, je comprends tout ce qu’il me disent. D’ailleurs, quand je lui demande mon chemin, il me répond que dans cette direction, le premier pub est à 4 miles ! Pas mal de pluie, de soleil et de vent d’ouest en plein dans la face, forte humidité, température ressentie à m’engourdir les doigts, mais bon… je comprend tout de suite que le vent sera aussi un ami pour ces prochains jour. Entre deux averses, il me sèche complètement par convection. Je retrouve déjà l’ambiance extraordinaire de l’aventure, c’est un délice…
Enfin, la journée se termine dans les faubourgs de Falkirk après 31km parcourus où je bivouac dans un terrain vague, coincé entre le canal, un camp de gyspies, et une voie ferrée. Ca c’est le charme du bivouac sauvage en zone civilisée, au début çà fait un peu flipper… Puis on s’y fait, on plante la tente à la nuit tombante pour ne pas se faire repéré, on ne fait pas de feux, et tout se passe bien. J’ai même le droit à un petit coucou d’un écureuil et d’un renard qui passaient par là. Le deuxième jour je marche 35km et arrive à Kirkintilloch. Donc demain, j’arrive à rallier le fameux West Highland Way.
WEST HIGHLANDS WAY : LE GR le plus connu d’Ecosse
Tes copains/copines qui t’ont parlé de leur randonnée en Ecosse t’ont très certainement parlé du West Highland Way ! Le WHW pour les intimes… C’est LE GR le plus connu, le plus fréquenté, et il mérite vraiment sa réputation. Il va te faire partir de Glasgow, la capitale économique du pays. Puis il va te faire longer le Loch Lomond en passant Par son Parc National (attention les amis : bivouac sauvage interdit). Au passage tu peux t’offrir l’ascension du Ben Lomond à 974m d’altitude. Alors, en Ecossais les loch (prononcé à l’allemande « LoRRe ») sont les lacs, les Ben sont les montagnes et les Glen les vallées.
Revenons à notre Ben Lomond, j’en ai évidemment profité pour faire son ascension, surtout après 2 jours de marche à plat le long d’un canal presque sans dénivelé, j’ai besoin de me défouler. A partir de 300-400 mètres, je rentre malheureusement dans le nuage qui me prive de la superbe vue que tu pourras avoir au top. 5 chutes de randonneurs devant moi… Est-ce que les pierres sont particulièrement glissantes aujourd’hui ? Ou est-ce que les gens regarde avec insistance le type en petit Kilt qui monte sur la montagne ?
Après cette 1ère ascension, je continue à longer le lac jusqu’à la prochaine aire de bivouac autorisée… merveilleux. Imagines-toi, assis sur la petite plage au bord de l’eau, bercé par le clapotis des vaguelettes, le chant des oiseaux, face aux éléments qui se sont calmés en fin de journée… La grisaille commence à laisser passer de la lumière, les randonneurs poussent un grand soupir de soulagement.
Les Highlands d’Ecosse… Wahoo !
Ensuite, je quitte le lac et continue ma marche vers le nord sous un puissant soleil ! Statistiquement, le mois de mai est le meilleur pour partir faire ton trek en Ecosse car c’est LA fenêtre météo ensoleillée et il n’y a pas encore les midges (petit moustique gros problème) qui te harcèlent dans les tourbières des Highlands. La température monte à 26°C, c’est exceptionnel, et beaucoup de randonneurs sont même torse nu, et de randonneuses en brassière. Ambiance estivale vraiment appréciée.
C’est à cet endroit que tu vas enfin rentrer dans les Highlands... l’endroit le plus surprenant d’Ecosse. C’est un paysage unique de vallées glacières remplies de tourbières, avec des montagnes autours. Comme à Glen Coe où je vais faire mon plus beau bivouac. Je l’ai planté au bord du chemin, sur une protubérance granitique, et le soleil se couche de l’autre côté de la vallée, face à moi, derrière les montagnes. Wahoo… Mon œil se mouille devant la beauté de cet instant magique, et ces mots me viennent à l’esprit : « Je suis venu affronté l’enfer de la pluie,et je suis arrivé au Paradis... »
BEN NEVIS, le toit de l’Ecosse
Pour bien finir le WHW, juste avant d’arriver à Fort William, se dresse le Ben Nevis. Le point le plus haut de l’Ecosse. Plus, le plus haut de tout le Royaume-Uni ! 1345 mètres d’altitude, coiffé de ses neiges éternelles, et face à l’Océan qui déverse sur lui sans interruption en vent terrible, de la pluie et de la neige. Son ascension en Kilt est pour moi le passage le plus hard en terme d’inconfort de mon trek. L’arrivée au top à 0°C, dans le brouillard, les névés, les rafales de vent et la neige fondue qui me pleut dessus est mémorable.
Et c’est là que je rencontre un Highlander gigantesque (même si je fais déjà 1m91). Lui est déjà en train de redescendre la montagne à pas de géant, impassible, stoïque dans le froid et les rafales à 70km.h. Il se stoppe net à 1 mètre devant moi, me regarde, regarde mon kilt, me regarde droit dans les yeux et dit de sa voix grave : « Brave Man ». Et il s’en va, en continuant sa redescente.
Une fois arrivé à Fort William, les trekkeurs vont dans un pub, dorment un nuit au chaud et au sec puis prennent généralement le train pour repartir vers Glasgow. De mon côté, ma destination ultime est encore à quelques jours de marche de là : à Inverness. Fort William est sur la façade Atlantique de l’Ecosse, d’ici je n’ai qu’à prendre le Green Glen Way qui me fera longer le Loch Ness sur 120km jusqu’à la côte Est du pays, sur la Mer du Nord.
GREAT GLEN WAY : si je te dis Loch Ness ?
Le temps se gâte de nouveau, les premiers jours sont assez pluvieux et venteux mais bon… Maintenant le vent me souffle dans le dos c’est plus cool. Le début de ce sentier n’est pas très rigolo dans le sens où l’on suit un canal qui relie les 2 petits lacs à l’ouest de la vallée (Glen). Mais une fois que l’on arrive sur les berges du Loch Ness, on rentre dans une ambiance beaucoup plus sauvage et forestière.
Des variantes t’emmenent sur les hauteurs où tu as des points de vue de rêves ! le Loch s’étend sur plusieurs dizaines de kilomètres, tu vois Fort Augustus d’un côté et Inverness de l’autre, et là juste en bas… le monstre Nessy tapis dans ce lac géant qui t’attend… d’ailleurs tu peux aussi faire le loch en canoë. J’ai rencontré des kayakiste qui le faisait sur plusieurs jours, avec bivouac sur les berges la nuit, sympa.
Enfin, l’arrivée au bout de mon trek en Ecosse à Inversness ! Le temps à encore changé, comme d’habitude d’ailleurs, et c’est sous un soleil de plomb que j’arrive dans cette charmante petite ville. Je trouve un train qui me ramène à Edimbourg, je la visite, et reprend un avion destination Paris… Merci l’Ecosse de ton accueil ! Et à bientôt pour de nouvelles aventures. J’ai déjà quelques idées en tête pour mon prochain trek, comme l’Isle of Skye, les Hébrides et les Orcades… Des endroits plus sauvages, avec une nature préservée, et des conditions météo un petit peu plus hard.
Bien préparer ton Trek en Ecosse
Si j’ai tant pris mon pied sur ce trek c’est aussi parce que je m’y suis bien préparé. Préparation de l’itinéraire, préparation physique, choix du matériel et astuces de trek. Tu trouveras ma formation de préparation de Trek en Ecosse juste ici :
C’est un e-learning unique de 3h que j’ai fait pour toi en rentrant d’Ecosse. On y fait ensemble toute ta préparation point par point, notamment avec le détail des 3 GR dont on vient de parler. Si tu as un projet un peu différent, je te conseille pour le préparer en Coaching privé ICI.
La Préparation de l’itinéraire : Si tu es venu sur cet article, c’est peut être que tu as déjà une idée en tête 🙂 . Et toi, ton trek en Ecosse, c’est quoi ? Est-ce que tu as envie d’un endroit en particulier, ou d’un GR ? En fonction de tes désirs, prévois un point d’atterrissage, un point de décollage, et des choses à faire entre les deux. Prévois également les points de ravitaillement, de bivouac, ou les logements si tu veux dormir en dur. Il vaut mieux qu’ils soient distant l’un de l’autre en fonction des kilomètres que tu pourras faire par jour. Et çà, çà va dépendre justement de ta…
La Préparation physique ! La randonnée est une activité physique douce, mais cela reste quand même du sport. Faire un West Highland Way n’a rien à voir avec la petite ballade du dimanche pour promener le chien. Notamment parce que çà fait 154km de long, que çà va durer environ une semaine, et que tu portes ton sac et ses 10, 12, 15kg… Donc une préparation physique avant de partir va te permettre de ne pas te blesser et de ne pas souffrir. Donc profiter à 110% de l’Ecosse et sa magie.
Les Astuces de Trek : Comment bien utiliser son matériel pour pouvoir rester bien étanche va t’être utile en Ecosse ^^. De même pour savoir faire un feu de bois au bivouac quand tout est trempé pour sécher tes chaussures… Ou savoir utiliser une carte ou une appli sur ton smartphone afin de se repérer.
Enfin, le Choix du matériel : essentiel. En zone fraîche et pluvieuse, bien s’équiper est primordiale pour passer un bon moment même quand le soleil n’est pas au rendez-vous. D’ailleurs, je publierai bientôt un article là-dessus. Quelles chaussures prendre pour garder les pieds au sec ? Surtout : des chaussures étanches. Et montantes sera un plus décisif quand les chemins ruisselleront. Pareil pour le choix des couches thermiques, d’imperméabilité et de la tente. Et le petit bonus matériel…
Bonus : le KILT en Ecosse
Ah oui au fait, je me suis longtemps posé une question en préparant ce trek. Comment faire ma traversée de l’Ecosse ? Je veux dire, comment me plonger littéralement dans l’ambiance pour vivre ce voyage ? Et bien, j’ai trouvé une réponse… pourquoi pas la faire en Kilt ? Après tout , les Écossais s’habillent comme çà depuis 12 000 ans, il y a forcément une raison. Alors pour découvrir ce terroir Celtique à 100%, je me suis trouvé un Kilt, l’ai raccourci un peu pour ne pas me gêner dans la marche, et c’est parti…
Concrètement, après avoir marché 400 km avec ce vêtement, voici ses 7 avantages incomparables :
- Confort
- Légèreté
- Hygiène
- Trop la classe
- Pipi caca
- Tradition Celte
- Social : Kilt connecting People
Le Confort, avec la joie de marcher sans aucuns frottements de textile entre mes jambes, mais avec un léger courant d’air constant qui me rafraîchi juste là où il faut. La Légèreté de mon kilt en laine (légère) sans poches qui s’alourdissent de matériel. L’Hygiène, avec une bonne aération : moins de sudation ! Traverser l’Ecosse en kilt, franchement… trop la classe non ?
C’est aussi un gain de temps et de confort pour le pipi caca. Pipi, je relève un pan de mon kilt et c’est parti ! Caca je m’agenouille, relève mon kilt façon Brave Heart, et c’est parti. En plus, on peut écarter les jambes comme on veut grâce à l’absence de jambière de pantalon. Renouer avec la Tradition Celte quand même, avec mes aïeux, ce fut très émouvant. Et enfin un avantage Social : j’ai été accueilli partout avec le sourire. Le kilt est un formidable accélérateur de rencontres !
Enfin pour tout(es) les curieux(ses) qui se demandent ce qui se cache sous mon kilt, je répondrai :
l’avenir de l’Ecosse 🙂
David, LeBanquierRandonneur