Le fameux GR10, la « Grande Traversée des Pyrénées » est un rêve pour beaucoup de randonneurs ! Il l’était aussi pour moi… Et j’ai fait de ce rêve une réalité en me lançant sur le chemin en 2017. Parti au départ de Hendaye, je suis arrivé à Banyuls, sur les bords de la mer méditerranée 41 étapes de marche plus tard. Alors, quelle est la difficulté réelle de cette randonnée sur le GR10 ? Notamment ses 5 points de passages les plus impressionnants, et sa difficulté par Nature ? On parle quand même d’un GR de montagne de 900 kilomètres et 55 000 mètres de dénivelés cumulés…
Première difficulté sur le GR10 : Le col d’Espalza
L’aventure du GR10 commence traditionnellement à Hendaye, au Pays Basque. La majorité des randonneurs s’élancent donc d’ouest en est pour traverser la chaîne de montagne des Pyrénées. Arrivé au kilomètre 57, nous arrivons au col d’Espalza, à quelques kilomètres à l’ouest de Bidarray.
La redescente du col, le long des falaises de Zarkambidé est assez vertigineuse. En effet, comme on peut le voire sur la carte IGN, du col (dans le cercle rouge) à la vallée du Bastan on parcourt environ 550 mètres de dénivelés en moins de 2 kilomètre de chemin. Soit une pente de plus de 25% en moyenne, avec des passages à plus de 30% !
Voici une idée de ce que cela représente sur le sentier de randonnée. Concrètement, c’est un passage technique pas si dur que cela. Mais pour les plus sensibles au vertige, le passage peut paraitre impressionnant. Attention tout de même aux roches rendues glissantes par la pluie et aux orages.
Dans le passages le plus vertigineux, une main courante a été installée. Enfin, un itinéraire de substitution est possible pour éviter cette descente (ou cette montée) vers Bidarray.
La 2eme difficulté sur la Passerelle d’Holzarté !
Quelques jours plus tard, au kilomètre 152 un autre passage vertigineux attend le marcheur : la passerelle d’Holzarté. Elle se situe sur l’étape entre Logibar et Sainte Engrâce. Cette fois-ci rassurez-vous : il n’y a rien de technique ! La passerelle est stable, sécurisée, vraiment parfaite. Par contre elle fait 70 mètres de long et enjambe une gorge assez encaissée, d’où un petit effet vertigineux…
Mais bon, il suffit de regarder loin devant, surtout pas entre ses pieds et ça passe crème. A titre perso, j’ai le vertige et ce passage a été assez simple pour moi. Je trouve même qu’il a un petit côté initiatique. En effet, traverser une passerelle dans la brume (ce sont des chose qui arrive au Pays Basque), au dessus d’une rivière sauvage symbolise assez bien le « passage » physique voire spirituel que le randonneur est en train de vivre sur son GR10 !
Le Pas de l’Osque et sa main courante
Ensuite, le premier point haut impressionnant du GR10 vous attend au Pas de l’Osque. Il se situe au kilomètre 192, entre le refuge de la Pierre Saint Martin et Lescun. D’ailleurs, pour les amateurs de gastronomie Made in Pyrénées, je me souviens avoir acheter un délicieux fromage dans une bergerie proche du Col de la Pierre Saint Martin… un vrai régal !
Pour en revenir au Pas de l’Osque, il s’agit d’une cheminée de 5m montant à 1922 mètres d’altitude. Elle est équipée d’une main courante pour vous aider des mains.
En prenant son temps, le Pas est largement passable. Mais pour ceux qui souhaitent vraiment l’éviter, un autre chemin est possible. Comme on peut le voir sur la carte IGN, un autre sentier en pointillé violet part de Arette la Pierre Saint Martin et contourne le Pas de l’Osque par le nord. Je tiens à préciser que je n’ai pas fait ce sentier de randonnée.
Le Vertigineux Chemin de la mâture
Depuis 2017, j’ai accompagné plus d’une centaine de randonneuses et de randonneurs à se préparer spécialement à faire le GR10. Or, beaucoup d’entre eux redoutent le fameux Chemin de la mâture ! C’est le passage vertigineux le plus connu, et c’est vrai qu’il est impressionnant !
Du moins, il avait impressionné le jeune randonneur que j’étais, et il impressionnera probablement les GRdistes sensible au vertige. Nous le trouvons au km 221 entre Etsaut au nord, et le refuge d’Ayou au lac Gentau (avec le Pic du Midi d’Ossau) à l’est. Concrètement, il s’agit d’une rainure creusée dans la falaise à pic.
Bien que le chemin ne soit pas très technique en soi, la difficulté de ce passage du GR10 réside dans le fait que la vue plongeant dans les Gorges d’Enfer est vertigineuse. De plus, ce passage fait un bon kilomètres de long avec près de 300 m de D+. Il faudra donc compter environ 45 minutes pour le passer… Il est aussi équipé de câble métallique aux endroits les plus exposés.
Franchement, ce passage vaut le détour pour bien visiter les Pyrénées ! Mais si vous préférez, une variante de GR10 est possible afin de l’éviter. A la Passette (cercle jaune sur la carte IGN ci-dessus), bifurquez pour prendre le chemin qui vous fera passer par le col d’Arras, et rejoindre le GR10 un peu plus haut.
L’impressionnante corniche des Alhas
Peu de kilomètre après le dernier passage difficile du GR10 au chemin de la mâture, nous arrivons à la dernière difficulté de notre GR10 préféré : la corniche des Alhas. Elle se situe sur l’étape entre Gabas et Gourette, au kilomètre 245, soit 4 km à l’est de Gabas.
Il s’agit d’une corniche, comme à la matûre, mais beaucoup plus courte (quelques dizaines de mètres seulement) et de moins bonne facture. En effet, cette corniche a été taillée à l’époque pour que seulement quelques ouvriers de la centrale hydro électrique puissent y accéder. Pas pour des troncs d’arbres entiers !
Elle est assez étroite (on ne s’y croise pas) mais rassurez-vous, elle est équipée de mains courantes presque tout du long. La difficulté de ce passage vertigineux réside essentiellement dans la vue à l’à pic au-dessus du ruisseau du Soussouéou.
J’ai retrouvé une vidéo de mon passage dans la corniche en 2017 lorsque j’ai fait ma randonnée de la traversée des Pyrénées sur le GR10, cela vous permettra de vous en faire une idée plus précise :
L’Ariège : la section du GR10 la moins ravitaillée
Maintenant que nous avons vu les 5 passages les plus difficiles de la plus grande randonnée des Pyrénées, ou du moins les plus délicats du GR10… voyons les autres difficultés qui vous attendent sur ce sentier.
A commencer par l’Ariège. L’Ariège, c’est un de nos plus beaux départements en France, mais c’est beaucoup moins bien ravitaillé. Surtout pour les randonneurs en autonomie qui dorment en bivouac. Pour ceux qui dorment en dur, vous aurez souvent le petit déjeuner au refuge ou au gîte, plus le dîner du soir. Et beaucoup d’hébergements proposent des repas à emporter pour le midi.
Mais pour les adeptes du bivouac, attention au ravitaillements ! Je vous invite à bien préparer votre itinéraire et à emporter suffisamment de nourriture. Je me souviens ne pas avoir eu de ravito pendant 75 kilomètres. Et l’épicerie du camping municipal où je comptais racheter de la nourriture n’était pas ouverte quand j’y suis passé ! D’ailleurs pour bien préparer votre GR10, je vous invite à consulter cet autre article du blog :
Il pourrait vous être bien utile.
Les névés glissant des Pyrénées
Autre difficulté des GR de montagne, ce sont les névés. Les névés, ce sont ces plaques de neige qui persistent en haute altitude parfois jusqu’en plein été. Evidemment pour les éviter un maximum, vous pouvez partir le plus tard possible en saison. Mais après un gros hiver tardif, on peut quand même en trouver sur les points hauts tout l’année. Comme ceux que j’ai rencontré sur le Pic Ramoun, dans la réserve naturelle du Néouvielle.
Les névés ne doivent pas être pris à la légère, surtout par les randonneurs débutants. Ou du moins les randonneurs qui n’ont pas ou peu d’expérience dans la randonnée en montagne en conditions hivernales.
Afin d’éviter les glissades qui peuvent vite devenir dangereuses, il faut un bon planté de talon, et un bon planté de bâtons. Et en cas d’enneigement fort en début de saison, les crampons et piolets sont indispensables pour assurer sa sécurité.
900 kilomètres de randonnée sur le GR10
Enfin, la dernière difficulté du GR10 et pas des moindres… c’est sa longueur ! En effet partir faire son GR10, la « Grande Traversée des Pyrénées » en une fois, cela veut dire partir marcher 900 km et 55 000 m de D+ d’affilés. C’est long ! Il vous faudra entre 35 et 60 jours (en moyenne).
Pour ceux que cela intéresse, j’ai fait le récit de mon GR10 sur le blog :
C’est donc une randonnée de montagne que l’on prépare bien avant de partir. Non seulement son itinéraire et ses cartes, comme nous en avons parlé. Mais il serait judicieux également de bien choisir son matériel ! Afin de partir léger ET en sécurité. C’est exactement ce que nous faisons ensemble dans le programme de formation vidéo de préparation au GR10 disponible juste ici :
Et nous en profiterons même pour préparer notre corps AVANT de partir marcher sur le sentier ! Les randonneurs qui ont déjà goûté à la rando en montagne savent à quel point ce n’est pas la même chose, c’est plus difficile de porter son sac dans les dénivelés ! Surtout dans les Pyrénées où ils sont omniprésents.
En effet, on dit souvent que les vallées des Alpes font un « U »… et que celles des Pyrénées font des « V » ! Très peu de plat au programme : on redescend, et ça remonte directement sans pause !
Enfin, nous profiterons des 3 heures de vidéos que nous passerons ensemble pour apprendre les connaissances de base à avoir en montagne pour assurer sa sécurité, et reprendre les bases de l’alimentation.
Car s’il y a un facteur déterminant pour tenir sur les sentier de randonnée dans la durée… c’est bien la gestion de son énergie ! Et pour être en super du matin jusqu’au soir malgré les kilomètres et les dénivelés qui s’accumulent, mieux vaut bien s’alimenter 😉
Les difficultés du GR10, la Grande Traversée des Pyrénées en vidéo
Vous retrouverez les difficultés du GR10 en vidéo sur ma chaîne Youtube David Blondeau, juste là :
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