En cherchant un filtre à eau pour partir en trek en autonomie, j’ai opté pour le Mini filtre Sawyer Care Plus. Il est léger, fiable, et son autonomie de filtration de 375 000 litres est particulièrement appréciable pour les treks, notamment au long cours. Comme nous le verrons en détail dans cet article, pas besoin de changer de filtre : un simple rinçage après utilisation permet de le laver. Et après avoir marché près de 10 000 kilomètres en autonomie, je ne peux que le recommander 🙂

Conditions de Test du Filtre à eau Mini Sawyer Care Plus

J’ai testé moi-même ce filtre lors de mes randonnées, y compris mes marches au long cours de 5000 kilomètres ( j’en parle dans cet article ). Avoir un bon filtre à eau est une priorité absolue lorsque l’on part marcher dans la nature. Les magasins et les points d’eau « potable » auxquels nous sommes habitués se raréfie de plus en plus.

En même temps, les zones naturelles et surtout les montagnes qui sont le terrain de jeu préféré des randonneurs regorgent de sources et rivières. De l’eau courante partout en quelque sorte, mais il vaut mieux bien la purifier avant de la boire. On verra une petite anecdote qui m’est arrivée, à la fin de cet article, qui illustrera parfaitement ce qui peut se produire quand on boit de l’eau non purifiée…

Le test a été fait en Europe, en zones tempérée, montagnarde et sub-polaire. Des Pyrénées à la Norvège, en passant par l’Ecosse. Je cumule près de 10 000 km de marche avec le filtre dont environ 80% en zone naturelle où je l’utilise exclusivement. D’après mes estimations, selon fait environ 700 litres d’eau filtrée et bue.

Caractéristiques Techniques du Filtre à eau

Voici les principales caractéristiques techniques du Mini Filtre Care Plus de chez Sawyer :

  • Poids 57 grammes seul
  • Poids 65 grammes avec les accessoires
  • Taille 13cm  et 33mm de diamètre max
  • Capacité de filtration d’eau 375 000 L
  • Vitesse de filtration selon le constructeur : 1,7L à la minute
  • Membrane 0.1 micron
  • Taux de filtrage d’agents pathogènes : 99.99999%
  • Accessoires fournis : poche à eau d’environ 450 mL (16oz), paille, piston nettoyant, paille

Il est effectivement très léger et peu encombrant. Pour vous dire, je le range sans difficulté dans mon CamelBack ayant une poche à eau de 1.5L. De cette façon, tout mon équipement « eau » est rangé au même endroit : camel + Filtre à eau.

Le Mini Filtre à eau Care Plus de Sawyer : légèreté et forte autonomie
Le Mini Filtre Care Plus de Sawyer : légèreté et forte autonomie

375 000 litres d’autonomie de purification ! C’est à ce jour le meilleur filtre à eau du marché, et cela tient à cette technologie de filtre à membrane couplé avec un process de nettoyage après chaque utilisation. Pour comparaison, les filtres équivalents « classique » que l’on retrouve sur le marché aujourd’hui propose plutôt des autonomie de 2 ou 3 000 litres. Avec la préconisation d’en changer après un certain temps de non-utilisation.

Le constructeur prétend une vitesse de filtration à 1.7 litre à la minute. Je ne connais pas les conditions de test que Sawyer à utiliser pour calculer cela. D’expérience, je n’ai jamais atteint cette vitesse, je pense qu’il faudrait mettre l’eau sous pression pour l’atteindre.

La filtration à 0.1 micron (0.1 micromètre, soit 10 000 fois plus petit qu’un millimètre) est un élément positif pour notre sécurité une fois parti sur les sentiers. Mathématiquement, plus l’eau est filtrée dans un petit trou, plus les corps étrangers, bactéries, virus ou autres protozoaires y sont retenus. Donc l’eau qui est sort est d’autant plus bonne à boire.

C’est la petitesse de ce trou qui permet au concepteur de dire que 99,99999% (cinq 9 après la virgule !) des agents potentiellement pathogène sont filtrés dans le Care Plus. C’est une qualité de filtration supérieur à ce que l’on trouve sur le marché, à poids/prix équivalent. En revanche, si c’est mieux pour la filtration, c’est forcément moins bien pour la vitesse de filtration… ceci recoupe mon commentaire sur l’histoire des 1,7 litres à la minute.

Les quatre accessoires sont utiles et pragmatiques, ils méritent leur chapitre pour eux tout seul 🙂

Les Accessoires du Filtre à eau

La poche à eau, la paille et le « piston nettoyant » (en fait une seringue) sont compatible avec le filtre à eau. La poche à eau est dotée d’un pas de vis pour être vissée hermétiquement sur le filtre, et les paille&seringue s’emboitent dans les embouts.

La Poche à eau

La poche à eau d’environ 450 mL (16 oz) peut paraître un peu petite au premières utilisations. Il faut en effet la remplir et filtrer 3 fois pour remplir un contenant classique de 1,5L. Cependant, sa petite taille et sa souplesse sont des avantages pour se glisser partout. Typiquement, dans les sources, les petits ruisseaux et torrents, en période sèche… Une fois pleine d’eau, on la visse sur le filtre, et on fait couler dans notre contenant habituel. Je presse la poche afin d’accélérer la manœuvre, mais il me faut quand même près d’une minute pour filtrer mes 450 mL.

Pour ceux qui préfèrent, le pas de vis sur le filtre Sawyer permet d’y visser une bouteille plastique standardisée. Par exemple, une bouteille de coca.

Et j’en connais même qui sectionne leur tuyau de Poche à eau standard pour y enfoncer les embouts du filtre à eau Sawyer : ça fait une poche avec Filtre intégré. Attention tout de même à ne pas forcer sur le filtre, au risque de voire sa poche à eau se vider dans le sac…

La paille du Filtre à eau

Une paille d’une vingtaine de centimètre est également fournie en accessoire. On peut la fixer sur l’embout, et de cette façon on peut boire directement l’eau en l’aspirant dans le filtre. A titre personnel, je n’utilise pas la paille. Pourquoi me mettre à quatre pattes par terre, le nez dans le ruisseau, alors que je peux remplir ma poche souple en quelque secondes, puis la vissée sur le filtre pour boire dans une position confortable ?

La seringue « piston nettoyant »

Enfin, la seringue appelée « Piston nettoyant » par Sawyer. Après avoir filtré, on l’a remplie d’eau fraîchement purifiée, puis on la fixe sur l’embout supérieur du filtre, et on injecte dans le sens inverse de filtration d’eau. Cette injection sous pression va ainsi évacuée du filtre toutes les impuretés qu’il a retenu. Résultat : le filtre est totalement propre, pas besoin de le changer, et on arrive à cette autonomie de 375 000 litres exceptionnelle 🙂

On peut commander le Mini Filtre Sawyer Care plus juste ici :

Filtration de l’eau et taille

Pour aller plus loin, et mieux comprendre comment fonctionne un filtre à eau, voyons ce qu’il filtre concrètement. En plus d’enlever les corps étrangers tel que les petits grains de sable ou des résidus végétaux, il retient les micro-organismes qui pourraient nous être nocifs en les ingérant. Il y en a trois grandes familles, du plus grand ou plus petit :

  • Les protozoaires : mesurent de 1 à 600 microns
  • Les bactéries : de 1 à 10 microns
  • Les virus : de 0.01 à 0.3 microns

On comprend vite que plus c’est petit, plus c’est dur à filtrer. Donc les virus vont nous poser plus de problèmes que les autres. Le filtre Mini Sawyer avec son 0.1 micron filtre tous les protozoaires et les bactéries, mais pas tout les virus. D’où cette filtration à 99,99999% au lieu de 100%. La différence est subtile.

La taille ça compte

Hé oui, pour la filtration bien sûr. Si un germe de dysenterie mesure plusieurs microns, les e-coli, salmonelle et autre bacille du choléra font toutes entre 0.2 et 5 microns. C’est encore trop gros pour passer dans notre filtre à eau Sawyer. Mais le virus de l’hépatite A mesure 0.03 microns, les rotavirus 0.07 et les coronavirus entre 0.08 et 0.2, avec une moyenne de 0.125 microns.

Le problème pour le Filtre à eau : c'est les virus qui ont un diamètre de 0.03 microns
Le problème : c’est les virus

Si les eaux traitées dans nos système de distribution d’eau potable sont à ce jour réputées sécurisées, ce n’est pas le cas des eaux douces exposées non traitées, comme les rivières et les lacs.

Pour être sûr à 100% de son eau, il faudrait donc utiliser en plus de la filtration mécanique un traitement chimique de l’eau, comme les MicroPur Forte. On en reparle juste après.

Nous avons parlé de la purification de l’eau par filtration, qui est la pratique la plus courante dans le monde de la randonnée et du trekking. Il en existe d’autre, peut être un peu moins adapté à ces activités outdoor.

La purification chimique de l’eau

La première alternative serait la purification chimique. Ce sont par exemple les fameuses pastilles MicroPur Forte de Katadyn. En gros, on met une pastille de chlore dans l’eau préalablement filtré mécaniquement (au moins grossièrement pour enlevé les gros corps étrangers). Le chlore fait son effet : il tue tous les germes. Une pastille purifie 1 litre d’eau en 30 minutes en ce qui concerne les bactéries et virus. 2 heures pour les protozoaires qui sont plus gros, et donc plus résistants.

Ce procédé de purification chimique est très efficace et fiable. L’utiliser à court terme n’est pas un problème majeur. Cependant, on parle d’ingérer un produit qui tue tous les micro-organismes ! Or, notre flore intestinale fonctionnent grâce à des micro-organisme telles que les bactéries, cyano-bactéries, virus… donc à long terme, l’ingestion régulière de chlore détruit notre flore intestinale, qui régit notre digestion et 70% de notre système immunitaire… Je déconseille donc vivement l’utilisation de purification chimique, surtout sur le long terme (plusieurs semaines ou plus).

Avec un bémol pour ce conseil évidemment : sauf dans un pays du tiers-monde sans accès à l’eau potable, en pleine épidémie…

La purification par le feu

En basse altitude, porter l’eau à ébullition pendant 3 minutes suffit à détruire, ou du moins à rendre inactifs la majorité des virus le temps suffisant à l’ingestion puis l’expulsion de notre corps. En altitude, il faut la faire bouillir plus longtemps, jusqu’à 10 minutes. En effet la température d’ébullition de l’eau diminue avec l’altitude.

Cette méthode quoique très « naturelle » et accessible n’est pas forcément la plus adaptée en rando. Effectivement, être obligé d’allumer un feu, faire bouillir plusieurs popotes, porter beaucoup d’eau pour tenir jusqu’au prochain feu… tout cela est chronophage et pas pratique. Elle conviendra certainement plus à des pratiquants de bushcraft ou de survie un peu plus sédentaire.

La purification par UV

Levé de Soleil sur la Méditérannée
Levé de Soleil sur la Méditérannée

Les rayons Ultra-Violet (UV) détruisent tous les micro-organismes. C’est comme une cuisson à feu doux. Ainsi, 1 litre d’eau contenu dans une bouteille en plastique transparente exposé 6 heures non-stop au soleil est complètement purifiée. Cela marche d’autant plus en altitude ou les UV sont plus violents. Il existe également des système de purification d’eau par UV, cependant, la dépense énergétique électrique n’est à ce jour, semble-t-il, pas encore adapté à la purification de 2-3 litres par jours. Même remarque que pour le feu, c’est bio mais c’est long 6 heures…

D’autres matériaux de filtration

En présentant le Filtre à eau Sawyer Care Plus, nous avons parlé de son système de filtration par membrane. D’autres filtres commercialisés utilisent des purifications mécaniques en céramique ou charbon. La céramique aura l’inconvénient d’être plus lourde, et le charbon d’avoir des durée de vie de filtre souvent largement inférieur.

Ma conclusion sur ce filtre à eau

Pour conclure, je recommande les yeux fermé ce Mini Filtre Sawyer Care Plus. Il me suis partout depuis 10 000 kilomètres de rando, et ses deux plus grandes qualités pour moi sont qu’il est léger et fiable avec ses pores de 0.1 micron qui filtre 99.99999% de micro-organismes pathogènes. Son seul inconvénient est sa faible vitesse de filtration. De quoi apprendre à filtrer en marchant (véridique), et la profondeur du terme « anticipation » . C’est d’ailleurs l’un des maître-mot qui guide tout randonneur…

Aujourd’hui nous avons parlé filtre à eau, et pour aller plus loin dans la connaissance du matériel de randonnée/trek, je viens de créer un Onglet « Mon Matériel » afin de partager la sélection de matos que j’emporte toujours avec moi. Ça se passe juste ici :

Accident de Filtre à eau ?

Enfin comme promis, maintenant c’est l’heure de l’anecdote qui illustre parfaitement ce qui arrive en cas d’intoxication alimentaire en rando. En passant un an et demi sur les sentiers, je n’ai eu qu’un petit accident d’indigestion ou d’intoxication alimentaire. J’en parle ici pour être transparent à 100%, même si je ne sais pas d’où est venu le problème.

Lorsque j’ai traversé la Scandinavie sur 3000 kilomètres en suivant le sentier européen n°1, il m’est arrivé une fois de faire une indigestion. Elle a été assez sévère pour me fatiguer considérablement, avec des vomissements, diarrhées, perte de l’appétit et de nombreux kilos en quelques jours.

En plus à l’époque, je n’écoutais pas encore assez mon corps, et au lieu de m’arrêter 2 ou 3 jours le temps de se remettre complètement… j’ai traîné çà pendant 10 jours, en continuant à marcher 10 heures par jours. Bref.

Le Soleil Scandinave dérègle le corps

D’où est venu l’élément pathogène ? A ce jour, je n’ai aucune certitude. Ce que je sais, c’est que mon arrivée en Suède par le train a bouleversé mon corps. En effet, à ces latitudes , l’été il fait jour 24 heures sur 24. Au début, ça dérègle complètement notre sommeil ! Ne regardant jamais l’heure, je me suis mis à me lever à 2 ou 3 heures du matin pour marcher, en pensant que c’était l’aube… et que je m’étais endormi tard la veille pour la même raison.

Ces journées de marche interminables couplées au manque de sommeil m’ont profondément fatigué. Et quand on est fatigué : c’est là que l’on commence à faire des erreurs…

Est-ce que j’ai mangé un aliment mal conservé au vu de la chaude température extérieure ? Est-ce que j’ai oublié de filtrer mon eau ? Ou bien est-ce que le filtre à eau à été pour la première et seule fois insuffisant ? Il faut dire que j’ai bu de l’eau stagnante de petit lac de tourbières à 30°C proche d’une des plus grosses aire urbaine du pays… le genre de lac où ne voit plus sa main à 20 centimètre de profondeur. Je ne sais pas.

Morale de l’histoire sur le Filtre à eau

Mais maintenant je suis plus prudent sur la gestion de mon eau, notamment aux alentours des villes. Je bois désormais plus d’eau venant du système de distribution. Et j’attends de m’être éloigné un petit peu plus de la civilisation pour passer au filtre à eau 😉

David

Mention Légale : Ce retour d’expérience sur ce produit, comme tout ceux écrits sur ce blog, est fait de manière indépendante. Je dis ce que je pense et je n’ai pas été subventionné pour l’écrire. Lorsque je suis convaincu à 100% d’un produit que j’ai moi-même utilisé, je le recommande, et je mets à disposition de nos lecteurs un lien parfois affilié pour le commander 🙂

eau

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QUI SUIS-JE ?

Je m’appelle David Blondeau, et après avoir marché 15 000 km de trek en autonomie j’ai passé ma Certification Professionnelle en randonnée. Depuis 2017 j’aide les randonneurs & trekker à se préparer à partir léger et en sécurité sur les sentiers ! Notamment grâce au blog, mais aussi aux stages de trekking, formations vidéos et mes coaching 🙂