Qu’est-ce que ça fait de partir traverser l’Europe à pied en autonomie ? Passer un an à marcher seul les 10 000 kilomètres qui séparent Faro, au sud du Portugal… à Cap Nord, le point le plus au nord de la Norvège ? Hé bien c’est exactement ce que j’ai partagé lors de ma dernière conférence donnée à l’occasion du Gala de l’association des JRSF à Strasbourg. En voici la vidéo et la retranscription :

Ma conférence sur la Traversée de l’Europe en vidéo

Retranscription de la conférence

La Présentatrice : A présent, je vais appeler sur scène un jeune homme très inspirant, parce que c’était un jeune cadre dynamique qui travaillait dans la banque. Et à ses 26 ans, il a décidé de tout arrêter pour vivre de sa passion, à savoir la randonnée. Donc, il a à son actif plus de 15 000 kilomètres de marche à travers toute l’Europe Je vous remercie d’applaudir David Blondeau, alias le Banquier Randonneur !

David : Bonsoir à tous, bonsoir et merci. J’espère que vous passez une super soirée, comme moi. Alors effectivement, je vais vous raconter mon témoignage sur ce que m’a apporté la randonnée. Le docteur disait tout à l’heure que c’est activité excellente. Et effectivement, c’est excellent !

Je suis né dans un tout petit village de 50 habitants au fond de la France. Donc toute mon enfance je l’ai passée dans un jardin. Ado j’allais faire des cabanes dans la forêt, j’ai fait les scouts et le jour, le jour ou j’ai commencé à travailler dans la banque : à être assis sur une chaise, complètement vissé sur un fauteuil, à ne plus bouger… Ce jour là, j’ai commencé à faire de la randonnée pour aller m’oxygéner et bouger un petit peu mon corps qui en avait vraiment, vraiment besoin.


Alors à 26 ans, effectivement, je me pose pas mal de questions dans ma vie. Au bout de 7 ans vissé sur mon fauteuil, je décide de changer un petit peu de couleur de ma vie et de partir marcher.

Moi, j’étais un banquier très inspiré par Mike Horn. J’étais très investi dans ma carrière, et je bossais tous les jours 12 h par jour. Par contre, à la pause midi, je lisais Mike Horn au coin d’un bureau pour essayer de respirer. Il m’a inspiré. Mike Horn c’est le mec qui est parti faire le tour du monde sur l’Équateur. Le tour du monde sur le cercle polaire arctique et qui a été au pôle Nord et au pôle Sud en autonomie…


Dans mon dernier bureau, je n’avais même pas une fenêtre pour regarder le soleil et le ciel bleu. Alors je partais partager par procuration l’aventure avec lui. A 26 ans, les procurations, c’est très bien, surtout pour un banquier… Mais je voulais commencer ma vie, vivre cette aventure moi même. Donc j’ai démissionné, j’ai vendu la maison que j’avais retapée et je suis parti marcher.


Où ? À l’époque, Mike m’inspirait beaucoup et je voulais partir à l’aventure vraiment partout. Mais je me suis dis sur je vais commencer petit. Je vais commencer déjà par traverser l’Europe. Alors je prends un congé sabbatique. Au début, je regarde la carte de l’Europe et l’Europe : c’est grand, ça fait 10 000 bornes par les points de passage que je voulais absolument passer. Donc 10 000 kilomètres en six mois, c’était un petit peu trop long.

La traversée de l’Europe de sud


Donc j’ai coupé la poire en deux et j’ai commencé par traverser l’Europe du Sud. Soleil, chaleur, plage… C’était plus sympa pour après aller me frotter un petit peu plus au grand froid dans le Grand Nord, ça sera la suite de l’histoire. Alors je prends un avion à Paris. 2 h plus tard, j’arrive à Faro, au sud du Portugal.

FRANCIBERIA
Les plages du Portugal en Algarve…


Là, je vous emmène sur la plage avec ses falaises ocre absolument magnifiques du sud du Portugal, c’est superbe. L’avion, il a fait 2 h l’aller. Moi je vais faire le retour en six mois en marchant. Et voilà, l’aventure commence, dont je n’ai pas beaucoup plus d’expérience de randonnée que ça. J’avais fait des petites balades de deux jours, de trois jours sur des week ends.

Et un an avant de partir, je me suis dit qu’il fallait faire un crash test. Alors je suis parti marcher une semaine. Dans la Bourgogne, on a une petite montagne encore plus petite que les Vosges parce que notre petit Morvan y monte à 901 mètres. Mais je me suis dit OK, je vais traverser le Morvan.


La traversée du Morvan c’est 200 kilomètres, 3500 mètres de dénivelé. Je le traverse en sept jours. Et la traversée du Morvan, c’est la première et la dernière fois de ma vie oùj’ai goûté à la triple ampoule. Une triple ampoule, c’est quand tu marches et que ton ampoule sous le pied explose, qu’en dessous il y a une deuxième ampoule.


Et quand la deuxième ampoule explose, tu vois une troisième ampoule ! Bref, je me suis défoncé les pieds. J’ai mis trois semaines à m’en remettre et je me suis dit plus jamais. Le prochain coup que je me prépare. Plus sérieusement avec du meilleur matériel. Et après, ça se passe beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux sur les sentiers. C’est plus que du plaisir. Donc revenons à notre Portugal.


Je suis parti le 4 avril chez moi, en Bourgogne. Il faisait -4 degrés tous les jours et je grattais la bagnole avant de partir au boulot. Là, je débarque. Il fait plus de 40 degrés. L’été 2017, il a fait 44 degrés de mémoire au Portugal. Passer de -4 à +44°C, c’était vraiment super violent. Donc coup de soleil, insolation, fièvre délirante… tout le package quoi !


Mais quand on est motivé, on part et puis on continue à marcher. Le Portugal ? Bon, ça met le temps que ça prend. Ah oui, j’oubliais de vous dire que je suis parti avec une tendinite. Je ne sais pas si vous connaissez la tendinite, vous avez goûté à la tendinite du tendon arrière du genou juste là. C’est un peu comme si on t’enfonce une aiguille à chaque fois que tu poses le pied par terre, donc ça fait des sensations vraiment inoubliables.

Donc au début, je marchais pas très très vite. Il a fallu le temps que je me mette en marche. Au bout de deux mois, j’ai traversé le Portugal. Et moi, je voulais passer à un endroit qui me tenait beaucoup à cœur, en Espagne : à Saint-Jacques de Compostelle.

Sur le Chemin de Saint Jacques de Compostelle

Le Camino del Norte, paradis des randonneurs
Le Camino del Norte, paradis des randonneurs


Là, on est en Espagne. Saint-Jacques de Compostelle, c’est la Mecque de la randonnée en Europe de l’Ouest ! Quand les randonneurs pensent à la randonnée, la randonnée ultime, c’est partir à Saint-Jacques de Compostelle. Alors, depuis, chez vous à Strasbourg, ça doit faire 2200 kilomètres. Aller retour, ça fait 4400 bornes, ça fait cinq mois et demi de marche si vous êtes motivé.

Donc ça se fait sur une belle saison. Le départ est juste à la cathédrale de Strasbourg. Une fois là, vous suivez les tirets Blancs et rouges et trois mois plus tard, vous arrivez à Saint-Jacques de Compostelle. Alors j’arrive à Saint-Jacques de Compostelle, c’est très très bien. Et après, je rentre en France.


Il y a plusieurs chemins de Compostelle qui traversent l’Espagne. Moi, j’ai choisi celui ci. Le Camino del Norte, parce qu’il avait un truc super sympa. Il est coincé entre une montagne et l’océan Atlantique. Et en fait, pendant 950 bornes, vous marchez entre la montagne et la mer.


Alors en plus, le petit bonus près de Santander, on a les lagons bleus à marée basse pour aller se baigner. C’est absolument magnifique, c’est toujours sympa un lagon, même quand on est en train de faire un pèlerinage.

La Grande Traversée des Pyrénées !

Après l’Espagne on arrive au pied des Pyrénées. Et je me suis dit les Pyrénées, ce serait un peu facile de les traverser d’un coup. Alors je vais la faire façon Mike Horn, les traverser dans le sens de la longueur.

Le GR10 au plateau de Beille
Le GR10 au plateau de Beille


C’est le fameux GR10, le plus grand GR de montagne de France. Il fait 900 kilomètres, 55 000 mètres de dénivelé, donc ça fait une belle randonnée on va dire. C’est parti. Quand on arrive à la montagne, les Jeunes Randonneurs sans frontières, vous le faites souvent si j’ai bien compris dans le Jura, les Alpes…

Alors vous savez que marcher en plaine, marcher en montagne, c’est pas la même chose. Donc là, sur mon Saint-Jacques de Compostelle, j’étais super content parce qu’au bout de trois mois, j’étais en superforme. Je marchais 35 km par jour, et quand j’arrive dans les Pyrénées ma moyenne tombe à 25 kilomètres, voire 20.

Parce que le dénivelé, ça casse les jambes et l’effet d’attitude aussi ! Plus on monte, moins il y a d’oxygène. Par exemple à 2000 mètres d’altitude, modestement, on a 20 % d’oxygène en moins. Mais pourtant le sac fait toujours son poids. Les kilomètres sont toujours là… donc on a sept ou dix jours d’acclimatation ou votre corps, la moelle osseuse fait des globules rouges pour compenser et pouvoir continuer à faire de l’effort même en montant comme ça en altitude.


Et puis il y a des orages aussi. Une montagne, ça catapulte de l’air chaud et sec en altitude. Et quand vous avez un océan qui envoie de l’air frais et humide à côté, ça fait boom. Ça fait des orages et on s’en prend tous les jours au début, tous les jours, tous les jours. Les premières nuits tout seul, sous la tente, avec les orages, avec la pluie qui tombe sur la tente en permanence toute la nuit, des éclairs partout…


Au début, c’est un petit peu impressionnant pour les apprentis randonneurs. Puis, au bout d’un mois et demi de montagne, on a mangé tellement d’orages que finalement, ce n’est plus grand chose. Alors je traverse les Pyrénées, et j’arrive au bout. Donc on est parti de l’océan Atlantique à Hendaye et on arrive dans la mer Méditerranée à Banyuls.


Et donc, après un mois et demi de marche dans les Pyrénées, à prendre la douche dans les torrents, à pas beaucoup plus de douze degrés. On arrive dans la Méditerranée pour se baigner dans une eau à 24 à 26 degrés. Et ça, c’est un plaisir ! Je me rappelle toujours cette image. J’arrive à Banyuls, sur la plage, moi je n’ai qu’un rêve : c’est de tremper dans de l’eau chaude parce que trois mois de douche froide, ok, mais des douches froides à douze ou huit degrés dans le tour en montagne, c’est vraiment froid.


Et là, il y a une petite fille de trois ans qui est en train de hurlez sur la plage à Banyuls. Elle crie « Papa, papa, je ne veux pas y aller ! ». Et son papa lui demande : « Mais pourquoi tu veux pas y aller ? » « Papa elle est froide ! » Froide ? De l’eau à 26 degrés ? Mais oui, c’était trop froid pour la petite. Donc tout ça, c’est une question de point de vue.

Traverser la France à pied


Quand on arrive à la mer Méditerranée pour rentrer à Paris, c’est pas compliqué. Vous tourner à gauche, vous longez la mer Méditerranée pendant trois jours jusqu’à Béziers et après vous retourner encore une fois à gauche. Et là, on traverse la montagne noire, on traverse le Larzac et on arrive dans le Massif central. Et là, j’ai rencontré un autre plaisir que les randonneurs rencontrent sur les sentiers de randonnée : la pluie.


La pluie, c’est une copine que tu n’as pas invitée, mais elle vient quand même marcher avec toi. Quand tu pars marcher six mois, de toute façon, forcément, un jour, il va pleuvoir. Statistiquement, c’est obligatoire. Un jour, il pleut. Quand on part à la journée, ça va. Même s’il pleut, ce n’est pas trop grave. On rentre le soir, on prend une douche chaude, on change les vêtements, on est au sec, chez soi, au chaud.


Le problème quand il pleut 2 jours, en bivouac, en autonomie : Ça veut dire que le soir, on se couche dans sa tente et on est un peu mouillé sur soi. Les vêtements, tout ça. En deux jours, on est encore plus mouillés. Trois jours, on est encore plus mouillé… Et jour après jour, tu deviens de plus en plus trempé.


Maintenant, avec l’année passée à marcher sur les sentiers jusqu’à trois jours de pluie, avec l’expérience, ça passe. On se dit que c’est une question de patience. En fait, on dit qu’à partir de quatre jours, ça devient un peu plus compliqué. Et là, quand j’ai traversé la France j’ai expérimenté (j’ai eu cette chance)
10 jours de pluie d’affilée.

Tarn près de sa source
La Loire près de sa source

Ça a commencé là, en Auvergne. Là, on est aux sources de la Loire de mémoire. Et quand j’arrive dans le Forez, qui sont des grands monts plats comme ça, il commence à pleuvoir. 4 orages de grêle d’affilée qui me tombe dessus pour commencer, ça commençait bien. Et pendant dix jours je vais me faire pleuvoir dessus tous les jours, toute la traversée du Massif central et jusque dans le Morvan.


Et là, dans le Morvan. Eh bien, il se passe quelque chose, un petit peu magique. Parce que le Morvan, c’est là ou j’habitais avant de partir faire ma grande marche. Dans le charmant village de Voutenay sur Cure. D’ailleurs le GR13 que j’emprunte passe justement par là. Mais je ne passe même pas à la maison : je n’ai pas les clefs !

Alors je plante ma tente dans la forêt, dans une ancienne forteresse gauloise qui s’appelle le camp de Cora. Et les anciens l’appelait la Ville au Cerf. Le matin, je me réveille, il y a eu le brame du cerf toute la nuit, toute la nuit. Je sais pas si vous connaissez ça ?


C’est un peu impressionnant les cerfs, les rois de la forêt. Quand c’est l’heure du rut, ils se mettent à hurler dans la forêt toute la nuit. Alors bon, là, c’était un peu plus impressionnant que d’habitude, parce que ce vu qu’il a plu depuis 10 jours, je n’ai plus de panneau solaire, donc plus d’électricité. Donc plus de portable, plus de carte, ni de GPS, plus de lampe frontale, dans le noir total.


C’est vraiment au contact complet avec la nature. Ça pousse l’expérience vraiment jusqu’au bout. C’est absolument magnifique et je me réveille le matin après une nuit agitée parce qu’il y en a un renard qui a essayé de rentrer dans ma tente pour me voler à bouffer.

Et le matin : il est là. Je sort de ma tente et il est à dix mètres de moi et il vient me bramer juste devant moi comme ça. Et ça fait un truc au monde parce qu’il a arrêté de pleuvoir instantanément. Le brouillard s’est levé et ça y est, jusqu’à Paris je n’ai eu que du beau temps !


J’arrive à Paris et là j’apprends une grande grande leçon de ma vie parce que quand j’étais petit, on m’a appris que dans la vie, pour réussir, il fallait bien travailler à l’école, pour avoir des bonnes notes, pour avoir un bon diplôme, pour avoir un bon job, d’avoir un bon salaire. C’est vrai, c’est une partie importante certainement de la réussite. C’est une question de point de vue.

Mais avant de partir, j’étais un peu comme Mike Horn. Il me manquait un petit quelque chose. Et là, pendant six mois, j’ai marché tous les jours. Il y a eut la pluie et le soleil, il y a eu le chien qui m’a mordu, c’est une autre histoire, les orages et j’arrive devant mon objectif : Notre-Dame de Paris.


À 12 h pile, les cloches sonnent! Pendant six mois, j’ai pensé qu’à ça : arriver à cet endroit. Et je pense que la morale de l’histoire, c’est quoi qu’on veuille faire dans la vie, que ce soit n’importe quel objectif, une randonnée, une grande randonnée, créer une entreprise, construire sa maison, construire sa famille, son couple, son corps ou quoi qu’on veuille faire dans la vie, il suffit de le faire à fond à 100 % tous les jours et au bout d’un certain temps, on y arrive. Et ça c’est super !


Là on est fin 2017. Je viens de rentrer de ma première grande marche et évidemment j’ai pris un congé sabbatique. Je rappelle mon gestionnaire de ressources humaines, je lui dit adieu et je me dis maintenant, je vais tout simplement vouer ma vie à aider les randonneurs, les randonneuses et les trekkeurs à bien se préparer avant de partir donc, j’ai créé ce blog : Le Banquier Randonneur.


Ça vient de là cette histoire. Et depuis six ans maintenant, j’aide les randonneurs, les trekkeurs, les pèlerins à se préparer avant de partir. Alors je le fais sous forme de vidéo, je le fais sous forme de coaching individuel ou collectif. Et il y a des milliers de randonneurs que j’ai eu la chance d’accompagner pour pouvoir les aider à se préparer avant de partir et pouvoir vivre une belle randonnée sans avoir à subir les galères habituelles, les ampoules, les tendinites, etc etc.

2018 : Mon challenge sportif !


Alors en 2017, franchement je suis content parce que je suis sorti, j’ai levé mes fesses de mon fauteuil de banquier, de sédentaire, je suis parti marcher 5000 bornes, mais j’ai un petit côté sportif, un petit côté challenger et je me dis que j’ai bien marcher 5000 bornes en six mois, c’était bien, mais je voudrais me défouler sur les sentiers, mais j’aurai pu faire mieux.

Mon TMB en 5 jours
Au Col de la Seigne, sur le TMB


En tant que sportif, je me suis fixé un certain nombre d’objectifs en 2018. Et là, par exemple, on est en train de faire le tour du Mont-Blanc et je me dis je vais me faire une randonnée vraiment à fond. Donc j’ai préparé mon corps à la faire. J’ai mis en ligne un Programme de préparation physique spécialement spécifique au trek, à la randonnée pour pouvoir avoir le cardio qu’il faut avoir, le dos qu’il faut pour porter le sac, les jambes pour encaisser les dénivelés sans avoir à arriver au col essoufflé sans avoir à subir toute la fatigue et les douleurs et les blessures que ça peut avoir.


Je me prépare à fond, je pars, et là je voulais faire la traversée des Alpes sur le GR5, plus le Tour du Mont-Blanc, plus la traversée de la Corse sur le GR20 en prenant un bateau une fois arrivé à Nice. Et j’ai réussi à faire ça, j’étais bien content d’avoir réussi sans me blesser, sans réveiller de blessure et surtout en prenant mon pied.


Parce que dans les Alpes, combien de randonneurs, de randonneuses j’ai vu arriver au col, complètement essoufflés au bout de leur vie ! Alors que moi j’étais à fond la caisse, je pouvais voir ces paysages et en profiter vraiment, vraiment à 100 %. Lors de cette expédition, j’ai marché mes 30 bornes par jour et 1800 mètres de dénivelé par jour sans me blesser.

2019 : Paris Cap Nord


En 2019, il y a mon ancien rêve qui revient. J’ai pas fini l’histoire que j’ai commencé. Je voulais traverser l’Europe, l’Europe du Sud, c’était facile, c’était le soleil tout ça. Et là, on va partir en Europe du Nord, un petit peu plus compliqué, un petit peu plus froid. Alors pour la première étape, je pars de Paris. Paris, Belgique, Hollande, Allemagne, Danemark, ça va bien.


Après, j’arrive en Suède, c’est un autre monde. J’arrive en Suède, je m’étais dit La Suède, c’est l’Europe, c’est une randonnée estivale tranquille. J’arrive en short et en tee shirt manche courte. Et si vous connaissez la Suède, il y a un truc là bas que je pensais connaître, mais je connaissais pas du tout… c’est les moustiques. Même en Camargue, les moustiques nous embêtent…


Oui, mais c’est pas les moustiques suédois. La Suède, toute la Scandinavie, c’est un marais géant, 3000 kilomètres de long infestés de moustiques. Mais ils n’ont pas que les moustiques, ils ont d’autres super trucs, les midges, les kleggs, ils ont plein de petites bestioles pour vous tourner autour et vous piquer. Au début, c’est un peu compliqué.


Donc j’ai appris comment on fait : pantalons longs, tee shirt manches longues là bas, des filets sur la tête pour pas se faire piquer par les moustiques les jours ou ils sont vraiment vénères. Et comme ça, ça se passe beaucoup, beaucoup, mieux.

Au début (c’est mon petit côté banquier) je comptais le nombre de piqûres. Je faisais un tableau Excel sur mon téléphone, je n’avais pas réussi à couper complètement. Et alors ? La première fois que j’ai planté ma tente un soir j’ai eu 18 piqûres, en 4 minutes. Le lendemain, je me lève, je démonte ma tente et quinze piqûres en plus. A la première pause caca dans les fourrés : allez, en 1 minute 30, montre en main, douze piqûres ! Et que à des endroits stratégiques bien sûr ^^.


Bref au début, c’est vrai que les moustiques, c’était un petit peu ennuyeux. Et après, on apprend à vivre avec. C’est une grande question d’accoutumance et une grande question de l’acceptation. Et puis finalement, on finit par s’y faire. Ça, c’était le premier truc. Les 1000 premiers kilomètres de Suède, c’était invasion de moustiques intégrale. Mais après, on arrive un petit peu plus haut en altitude, sur la frontière entre la Suède et la Norvège a Grovelsjon.

Et l’objectif, c’est de monter tout là-haut jusqu’à Cap Nord. Donc c’est à nouveau dans ma tête. Tous les jours, je visualise le cap nord et sa falaise noire au dessus de l’océan glacial Arctique. Avec ce monumental globe de bronze !


Donc je marche, je pars, je marche. Et là, il y a 2000 bornes de montagnes en Norvège pour arriver jusqu’à Cap Nord. 2000 bornes, c’est beaucoup, mais ça se fait. Et en France ? Souvenez vous, on s’est fait pleuvoir dessus dix jours d’affilée. Je pensais que j’avais fait mon record. C’est bon, la pluie c’est une affaire terminée. Mais non : j’ai goûté à la pluie norvégienne.

La suite de l’histoire se trouve dans la vidéo, et se trouvera dans mon futur livre qui racontera intégralement la traversée de l’Europe ! Pour être prévenu quand le livre sortira, rendez-vous ici :


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QUI SUIS-JE ?

Je m’appelle David Blondeau, et après avoir marché 15 000 km de trek en autonomie j’ai passé ma Certification Professionnelle en randonnée. Depuis 2017 j’aide les randonneurs & trekker à se préparer à partir léger et en sécurité sur les sentiers ! Notamment grâce au blog, mais aussi aux stages de trekking, formations vidéos et mes coaching 🙂