Vous comptiez partir en randonnée pour le weekend, mais la météo est incertaine ? Pire, il risque de pleuvoir du matin au soir ? Et si on vous disait qu’il existe quelques conseils pour rendre cette aventure plus agréable. Avec un équipement adapté et un soupçon de savoir-faire, randonner sous la pluie devient un vrai jeu d’enfant. Encore mieux : c’est la condition parfaite pour vivre une expérience sensorielle unique. Alors, enfilez votre veste imperméable, lacez vos chaussures en Gore-Tex et c’est parti ! 

Après cet article, vous n’aurez plus aucune excuse pour rester à la maison.  

Nos conseils pour randonner sous la pluie

trekkeur sous du crachin

Regardez les prévisions météo 

La base quand on part randonner, c’est de jeter un coup d’œil sur la météo. Pas pour éviter un peu de pluie. Après cet article, vous posséderez tous les secrets pour que cela ne vous affecte pas. Mais plutôt pour connaître les températures ressenties et vous équiper en fonction. Profitez-en pour vérifier les risques d’éclairs, les éboulements et autres spécificités du terrain en question. En randonnée ou en trek, la sécurité doit toujours être votre priorité. 

Pensez à utiliser des applications spécialisées et privilégiez les météos régionales qui sont plus fiables, surtout si vous partez en montagne. Cherchez la précision et évitez les chaînes d’information généraliste basées sur des modèles à grande échelle. Ces dernières donnent des prévisions… hasardeuses. Vous pouvez aussi contacter les offices de tourisme de la région qui sont souvent bien renseignés. 

On vous recommande les applications suivantes : Meteo Blue, Windy, Raintoday.

Choisissez bien vos sentiers 

Quand on sait qu’il va pleuvoir pendant sa randonnée, le choix du sentier à emprunter est primordial. Si vous ne risquez pas grand-chose en forêt (à part de finir couvert de boue), la montagne et les terrains en pente sont une autre histoire. Une mauvaise chute peut vite arriver et vous mettre dans une position délicate. En règle général, soyez prudent avec : 

  • les terrains escarpés (montagne, éboulis) ;
  • les pentes et les reliefs ;
  • les flancs de falaises et les crevasses ;
  • les cours d’eau.

Privilégiez des sentiers peu techniques dans les champs, les forêts ou les plaines (comme le Tour du Massif de Fontainebleau par exemple).

Bon à savoir : soyez aussi vigilant aux voies pavées et aux pierriers qui peuvent s’avérer glissantes en cas de forte pluie.

Restez à l’écoute de votre corps 

Avec la pluie, les températures peuvent rapidement chuter ce qui entraîne un risque d’hypothermie. Dans ce cas, soyez à l’écoute de votre corps. Les frissons, les muscles engourdis ou les lèvres bleues sont des signes à ne pas négliger. Si ces symptômes apparaissent, trouvez un endroit abrité pour vous changer et vous couvrir au maximum. Pensez aussi à manger et à boire suffisamment pour maintenir votre corps en forme.

N’hésitez pas à rebrousser chemin 

Que vous soyez un trekkeur expérimenté ou un randonneur débutant, si vous jugez que les conditions deviennent dangereuses ou que votre corps supporte mal la situation, songez à faire demi-tour. Le trekking n’est pas une compétition et vous devez toujours mettre votre santé en priorité. En cas d’orage, évitez les terrains trop découverts comme les champs et les plateaux, mais aussi les structures métalliques, les arbres et les points d’eau. 

Protégez vous et votre équipement 

En cas de fortes averses, pas question de partir à l’aventure en touriste. Un équipement adapté est primordial pour vous garder au sec et éviter les risques d’hypothermie. Pensez à prendre des vêtements de rechange, surtout si vous comptez camper. Faites aussi bien attention à protéger votre matériel de randonnée et de bivouac. Personne ne veut rentrer dans un sac de couchage humide après une journée à marcher sous la pluie. 

Pour vous équiper correctement de la tête aux pieds, ça se passe juste en dessous.

Comment s’équiper pour randonner sous la pluie ?

randonneur avec hardshell et sursac

La veste imperméable : équipement clé pour se protéger de la pluie en rando

 Si on ne devait choisir qu’un seul équipement pour randonner sous la pluie, ce serait une veste imperméable. Pas déperlante, pas coupe-vent, mais 100 % imperméable. Pour mesurer l’imperméabilité d’une veste de randonnée, le test le plus fréquent est celui de la colonne d’eau. On place un bout de vêtement en dessous d’une colonne d’eau afin de définir à partir de quelle pression il devient perméable. On utilise alors l’indice Schmerber (qui s’exprime en millimètre) pour établir le taux d’étanchéité. 

On vous a perdu ? La liste ci-dessous devrait vous donner un coup de main pour définir vos besoins.

  • Imperméabilité de 5 000 Schmerber : suffisant pour une petite marche sous une pluie fine.
  • Imperméabilité de 10 000 Schmerber : idéal pour randonner plusieurs heures sous la pluie.
  • Imperméabilité de 20 000 Schmerber : parfais pour rester au sec le temps d’un trek de plusieurs jours.
  • Imperméabilité de 30 000 Schmerber : adapté aux conditions extrêmes.

C’est bien beau de garder l’eau à l’extérieur, mais si c’est pour finir trempé dans sa propre sueur, ce n’est pas la peine. En plus de l’indice Schmerber, sélectionner des vestes avec des membranes respirantes est Indispensable !

Bon à savoir : un revêtement peut s’user avec le temps et devenir de moins en moins imperméable. Testez régulièrement votre matériel et réimperméabilisez-le au besoin.   

Les sous-couches pour rester au chaud

En dessous de votre veste de pluie, privilégiez des vêtements techniques qui respirent et sèchent rapidement. Troquez le coton (qui accumule l’humidité) contre des matériaux comme le mérinos beaucoup plus respirant. Si vous n’avez pas le budget (le mérinos, ça coûte cher), un mélange mérinos/autre matière fera amplement l’affaire. 

Les chaussures de randonnée pour ne pas glisser sous la pluie

Alors chaussures imperméables ou non ? C’est le grand débat des randonneurs. 

Dans le cas où on est sûr que l’eau ne rentrera pas dans la chaussure au niveau de la tige, une paire de chaussures waterproof en Gore-Tex est une bonne option pour garder ses pieds au sec. 

Dans le cas contraire, l’eau qui rentre va stagner à cause de la membrane et vos chaussures mettront un temps fou à sécher. Sans parler du fait qu’une chaussure imperméable est souvent moins respirante. Après plusieurs jours de trek bonjour les odeurs… D’ailleurs, pensez toujours à enlever vos semelles quand vous aérez vos chaussures.

Chez Le Banquier Randonneur, on privilégie généralement des chaussures respirantes non waterproof pour les treks d’été de quelques jours. Attention, ce choix ne conviendra probablement pas aux débutants. Chaque trekkeur est différent alors c’est à vous de faire votre choix. 

Dans les deux cas, préférez des modèles avec une bonne adhérence au niveau de la semelle pour éviter de glisser. Les semelles Vibram MegaGrip par exemple sont excellentes. 

Bon à savoir : prévoyez toujours plusieurs paires de chaussettes de rechanges pour dormir et pour repartir les pieds au sec. 

Le sursac pour protéger votre équipement de l’humidité 

Si garder votre corps au sec doit être une priorité, il en est de même pour votre matériel. Un sursac imperméable est indispensable si vous comptez parcourir les sentiers sous la pluie. Sinon vous risquez de vous retrouver à enfiler des habits trempés. La bonne nouvelle c’est qu’ils sont souvent vendus avec le sac. Vous transportez du matériel électronique ? Une seconde couche de protection étanche (genre sac de congélation) n’est jamais une mauvaise idée en cas d’averse. 

Une autre option est de partir équipé d’un poncho. Contrairement à la veste imperméable, le poncho permet de couvrir intégralement votre sac. Il évite aussi l’infiltration de l’eau entre votre dos et votre sac ce qui est un vrai plus sur des longues marches. À vous de tester ces différentes options avant de faire votre choix. 

Le pantalon et le chapeau : des compléments non négligeables

Assez dispensable pour de courtes marches sous la pluie, le surpantalon imperméable devient un vrai plus lors de vos randonnées en itinérance. Comme pour la veste, on optera pour une matière légère, avec une membrane résistante. Le chapeau quant à lui est un accessoire bonus. La majorité des hardshells outdoor disposent d’une capuche réglable qui protège déjà suffisamment votre tête. Pour autant, le chapeau permet souvent une meilleure visibilité et abrite davantage le visage. Si vous portez des lunettes, ça peut être un facteur à prendre en compte.

Les guêtres de randonnée sous la pluie

Accessoire très sous-estimé par les randonneurs, les guêtres imperméables apportent une protection supplémentaire à vos chaussures et votre pantalon. 

Si vous souhaitez partir avec une paire de chaussures de randonnée waterproof, c’est un bon moyen d’empêcher l’eau de pénétrer au niveau de la cheville. 

La randonnée sous la pluie : un résumé en vidéo 

Vous êtes bien équipé ? Maintenant, passons aux choses sérieuses. 

Organiser son bivouac quand il pleut 

tente de bivouac sous la pluie

C’est quand vient l’heure de superviser un bivouac sous une averse que l’on fait rapidement la différence entre un débutant et un trekkeur expérimenté. Monter et gérer ses premiers bivouacs sous des trombes d’eau peut vite se transformer en calvaire. Pour vous éviter les mauvaises surprises, voici nos conseils.

Choisir son matériel de bivouac avec soin

Comme pour votre veste et vos chaussures, un équipement de bivouac adapté aux intempéries fait toute la différence entre une bonne et une mauvaise expérience. Dans un premier temps, choisissez une tente imperméable qui restera étanche même après une nuit entière sous la pluie. Si vous préférez dormir en hamac ou à la belle étoile, emportez un tarp que vous installerez au-dessus de votre tête pour vous abriter. En cas de fortes averses sur plusieurs jours, partez plutôt avec un sac de couchage en matière synthétique. Il sera plus résistant à l’humidité qu’un duvet en plume. Dans le cas contraire, un sursac de couchage peut venir apporter une protection supplémentaire. 

Bon à savoir : l’indice Schmerber n’a pas la même valeur pour une veste et pour une tente. Vous pouvez très bien rester au sec toute une nuit avec un indice de 3 000 mm. Faites surtout attention aux coutures qui peuvent représenter des points faibles. Privilégiez les coutures thermosoudées ou les fils en polycoton.

Définir un bon emplacement pour monter sa tente

Pour ne pas transformer votre session bivouac en séance de barbotage, l’emplacement de la tente doit être choisi méticuleusement. Optez pour un terrain surélevé et plat, loin des pentes, des dépressions et des ruisseaux. Attention également aux arbres : ils vous protégeront de la pluie au début de l’averse. Mais lorsque la pluie aura cessée, vous recevrez encore de l’eau sous les branches à chaque coup de vent

Plier une tente sous la pluie

Si on devait demander à la communauté des randonneurs quel est le moment le plus désagréable lors d’un trek, ce serait certainement d’avoir à replier sa tente sous un déluge. 

Si chaque modèle de tente se démonte différemment, certaines règles générales permettent de limiter les dégâts.

  • Commencez par plier l’intérieur de votre tente pour éviter qu’il ne prenne l’eau.
  • Enroulez séparément les toiles extérieures et intérieures pour préserver la partie « chambre » de l’humidité.
  • Essuyez et/ou secouez la toile extérieure avant de la plier pour évacuer un maximum d’eau.
  • Mettez la tente en dernier dans votre sac pour éviter de ranger vos affaires sous la pluie.

Plus généralement, faites sécher votre tente dès que vous en avez l’occasion. Profitez du déjeuner par exemple pour étendre la toile au soleil pendant que vous mangez. 

Vous pourrez voir comment on monte / démonte une tente sur la pluie en vidéo sur la chaîne Youtube David Blondeau juste ici : 

Manger en bivouac quand il pleut 

Les jours de pluie, la sensation de froid augmente vos besoins en calories. Pas question de sauter un repas à cause du mauvais temps. Pourtant, se faire chauffer un bon plat sous un torrent d’eau peut s’avérer compliqué. La première règle à suivre : n’allumez jamais votre réchaud sous la tente. Si votre modèle de tente le permet, vous pouvez utiliser votre réchaud à gaz sous l’abside pour cuisiner à l’abri (attention cependant aux risques d’incendie). Si vous trouvez un abri (grotte, cabane, etc.), utilisez-le pour cuire votre repas. Sinon, mangez ce que vous avez de froid (barres de céréales, viande séchée, fromage, noix, etc.).

Certains plats, notamment le couscous et certains aliments lyophilisés, peuvent être réhydratés avec de l’eau froide. On ne va pas vous mentir, le goût laissera sûrement à désirer. Mais l’important c’est surtout de reprendre des forces

Mais alors est-ce que ça vaut vraiment le coup de partir randonner sous la pluie ?

Après la lecture de ces lignes, vous devez réaliser que c’est quand même une grosse organisation. Pourtant de toutes nos aventures, celles où les conditions météo se sont acharnées contre nous restent nos meilleurs souvenirs. Voici pourquoi.

6 bonnes raisons de partir randonner sous la pluie 

trekkeur seul dans le brouillard

La sensation d’être seul ou presque

Si comme nous vous aimez vous immerger seul en pleine nature, la pluie représente un avantage de taille : elle décourage la majorité des non-initiés. Pour le commun des mortels, il faudrait être fou pour partir randonner quand il pleut. Pour le randonneur aguerri, c’est une occasion en or. Vous pouvez emprunter un sentier hyper touristique, si la météo annonce du mauvais temps, il y a fort à parier que vous ne croiserez pas grand monde

La rencontre avec les animaux

Seul sur les sentiers, le silence et la tranquillité de l’espace naturel augmentent vos probabilités de rencontrer des animaux. Si les grenouilles et les escargots sont légion dans certains environnements, il vous faudra plus de patience (ou de chance) pour croiser des chevreuils ou des cerfs. Ne parlons même pas du loup qui reste extrêmement rare à dénicher.

L’expérience sensorielle unique

Marcher sous la pluie est une expérience sensorielle envoûtante. Presque méditative pour certains. Le son des gouttes contre la végétation, l’odeur fraîche de la mousse ou les nuages de brume au petit matin participent à une atmosphère vraiment unique. Tous les sens en éveil, profitez de cette expérience tout en restant bien au sec sous votre hardshell.  

La température plus agréable 

Si on est bien équipé, randonner sous la pluie est plus facile qu’en plein soleil. La chaleur intensifie l’effort et demande plus d’énergie. Les températures plus douces d’un temps pluvieux sont l’occasion de marcher sans trop se fatiguer. 

Le plaisir de rentrer au chaud

Quel plaisir de rentrer prendre une bonne douche (ou un bain pour les chanceux) après plusieurs heures passées en pleine nature ! Après avoir marché sous la pluie ou la neige, cette sensation de se retrouver bien au chaud chez soi est décuplée. C’est en se privant de certains conforts quotidiens qu’on apprend vraiment à les apprécier. 

La randonnée sous la pluie, c’est aussi une source incroyable de bienfaits !

Les bienfaits de marcher sous la pluie 

randonneurs sur un sentier boueux

Comme nous l’avons déjà vu dans de précédents articles de blog, marcher un certain nombre de pas par jour est bon pour la santé. Mais saviez-vous que le fait de randonner sous la pluie comporte aussi des bienfaits uniques pour le corps et l’esprit ? En voici un aperçu : 

  • l’air est moins pollué : la pluie purifie l’air ambiant ;
  • le système immunitaire est fortifié : vous tomberez moins malade ;
  • la peau est hydratée : à vous le teint magnifique ;
  • les calories se brûlent plus rapidement : idéal pour perdre du poids ; 
  • l’odeur de la pluie réduit le stress.

Vous connaissez désormais tous nos secrets pour faire d’une randonnée sous la pluie une expérience incroyable. Avec le bon équipement (veste imperméable, sursac et chaussures), vous resterez au sec et profiterez des sentiers pour vous tout seul. Qui sait ? Vous croiserez peut-être quelques animaux rares. Soyez vigilant sur les crêtes, les falaises ou à proximité des rivières et protégez vous bien en cas d’orage. Comme toujours, la sécurité passe en premier. Avec un peu d’entrainement, vous pourrez bientôt partir en bivouac toute l’année, peu importe la saison.

À bientôt sur les sentiers,


Thibault Domas
Thibault Domas

Rédacteur web freelance spécialisé dans l'univers outdoor et le tourisme. Découvrez mon site perso : https://thibaultdomas.fr/

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